Publication du rapport 2024 de la Banque mopndiale sur les entreprises en RDC
Le Groupe de la Banque mondiale a publié son rapport 2024 sur les entreprises en République Démocratique du Congo (RDC), une enquête approfondie menée auprès de plus de 1 000 entreprises privées formelles à travers le pays. Une restitution a été faite ce mercredi 21 mai à Kinshasa sous les bons offices du Projet TRANSFORME.
Ce rapport dresse un portrait détaillé de l’environnement des affaires, des défis rencontrés par les entreprises et des opportunités de croissance pour le secteur privé congolais.
Un secteur privé jeune, mais dynamique
La majorité des entreprises interrogées sont de petite taille (5 à 19 employés) et actives dans les secteurs du commerce de détail, des services et de l’industrie manufacturière. Plus de la moitié des entreprises ont moins de 10 ans d’existence, ce qui témoigne d’un tissu entrepreneurial jeune et en développement.
Des freins persistants à la croissance
Parmi les principaux obstacles identifiés par les chefs d’entreprise figurent :
§ L’accès au financement (35 % des entreprises le citent comme principal obstacle)
§ L’instabilité politique
§ La criminalité et les troubles
§ Les coupures d’électricité fréquentes, qui touchent plus de 77 % des entreprises
§ La concurrence déloyale du secteur informel
Des infrastructures encore fragiles
Les entreprises font face à des coupures d’électricité fréquentes (en moyenne 12 par mois), avec des délais d’accès aux services publics (électricité, eau, permis) souvent longs et coûteux. Ces contraintes freinent la productivité et l’investissement.
Un accès limité aux services financiers
Seules 7,6 % des entreprises utilisent les banques pour financer leurs investissements, la majorité comptant sur leurs fonds propres. L’accès au crédit reste donc un défi majeur, en particulier pour les petites entreprises.
Une participation féminine à renforcer
Les femmes sont présentes dans 27 % des emplois permanents, mais elles restent sous-représentées aux postes de direction (23 %) et dans l’actionnariat (25 %). Promouvoir l’entrepreneuriat féminin est un levier important pour une croissance inclusive.
Corruption et lourdeurs administratives
Près de 29 % des entreprises déclarent avoir été confrontées à des demandes de pots-de-vin. Les démarches administratives sont chronophages : les cadres consacrent en moyenne 19 % de leur temps à la conformité réglementaire.
Des signes encourageants malgré tout
Malgré ces défis, le rapport note une croissance annuelle moyenne de 11,5 % du chiffre d’affaires et de 11,7 % de l’emploi. Certaines entreprises investissent dans la formation, l’innovation et les pratiques de gestion modernes, ce qui montre un potentiel de transformation.
Ce rapport met en lumière les défis structurels auxquels font face les entreprises en RDC, mais aussi les opportunités de réforme pour stimuler un secteur privé plus fort, plus inclusif et plus compétitif. Il constitue un outil précieux pour les décideurs, les investisseurs et les partenaires au développement.
Voici les enquêtes de l’étude :
§ L’enquête entreprises standard (entreprises de plus de 5 employés) – publiée
§ Les modules spécifiques additionnels pour la RDC (Genre, changement climatique, adoption des technologies, compétences) - publiée
§ L’enquête auprès des micro-entreprises (moins de 5 employés) – publiée
§ L’enquête auprès du secteur informel – coming soon
Il est disponible au téléchargement et en consultation sur le site de la Banque mondiale à cette adresse : https://www.enterprisesurveys.org/en/data/exploreeconomies/2024/congo-dem-rep